Angegardien
Nombre de messages : 46 Age : 49 Localisation : Rouen Humeur : Il faut toujours avoir l'air d'être con si on veut pouvoir paraître intelligent de temps en temps. Date d'inscription : 24/09/2007
| Sujet: Georges Brassens Lun 24 Sep - 19:26 | |
| Dans l'eau de la claire fontaine Elle se baignait toute nue. Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues.
En détresse, elle me fit signe, Pour la vêtir, d'aller chercher Des monceaux de feuilles de vigne, Fleurs de lis ou fleurs d'oranger.
Avec des pétales de roses, Un bout de corsage lui fit. La belle n'était pas bien grosse Une seule rose a suffit.
Avec le pampre de la vigne, Un bout de cotillon lui fit, Mais la belle était si petite Qu'une seule feuille a suffi.
Elle me tendit ses bras, ses lèvres, Comme pour me remercier... Je les pris avec tant de fièvre Qu'ell' fut toute déshabillée.
Le jeu dut plaire à l'ingénue, Car, à la fontaine souvent, Ell' s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fit du vent, Qu'il fit du vent... | |
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Angegardien
Nombre de messages : 46 Age : 49 Localisation : Rouen Humeur : Il faut toujours avoir l'air d'être con si on veut pouvoir paraître intelligent de temps en temps. Date d'inscription : 24/09/2007
| Sujet: La rose, la bouteille et la poignée de main Lun 24 Sep - 19:27 | |
| Cette rose avait glissé de La gerbe qu'un héros gâteux Portait au monument aux Morts. Comme tous les gens levaient leurs Yeux pour voir hisser les couleurs, Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route et m'en allai quérir Au p'tit bonheur la chance, un corsage à fleurir. Car c'est une des pir's perversions qui soient Que de garder une rose par-devers soi.
La première à qui je l'offris Tourna la tête avec mépris, La deuxième s'enfuit et court Encore en criant "au secours !" Si la troisième m'a donné Un coup d'ombrelle sur le nez, La quatrièm', c'est plus méchant, Se mit en quête d'un agent.
Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Fleurir de belles inconnues. On est tombé bien bas, bien bas...
Et ce pauvre petit bouton De rose a fleuri le veston D'un vague chien de commissaire, Quelle misère!
Cette bouteille était tombée De la soutane d'un abbé Sortant de la messe ivre mort. Une bouteille de vin fin Millésimé, béni, divin, Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route en cherchant, plein d'espoir, Une brave gosier sec pour m'aider à la boire. Car c'est une des pir's perversions qui soient Que de garder du vin béni par-devers soi.
Le premier refusa mon verre, En me lorgnant d'un oeil sévère, Le deuxième m'a dit, railleur, De m'en aller cuver ailleurs. Si le troisième, sans retard, Au nez m'a jeté le nectar, Le quatrièm', c'est plus méchant, Se mit en quête d'un agent.
Car aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Trinquer avec des inconnus, On est tombé bien bas, bien bas...
Avec la bouteille de vin Millésimé, béni, divin, Les flics se sont rincé la dalle, Un vrai scandale !
Cette pauvre poignée de main Gisait, oubliée, en chemin, Par deux amis fâchés a mort. Quelque peu décontenancée, Elle était la, dans le fossé. Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route avec l'intention De faire circuler la virile effusion, Car c'est une des pir's perversions qui soient Qu' de garder une poignée de main par-devers soi.
Le premier m'a dit: "Fous le camp ! J'aurais peur de salir mes gants." Le deuxième, d'un air dévot, Me donna cent sous, d'ailleurs faux. Si le troisième, ours mal léché, Dans ma main tendue a craché, Le quatrièm', c'est plus méchant, Se mit en quête d'un agent.
Car aujourd'hui, c'est saugrenu, Sans être louche, on ne peut pas Serrer la main des inconnus, On est tombé bien bas, bien bas...
Et la pauvre poignée de main Victime d'un sort inhumain, Alla terminer sa carrière A la fourrière ! | |
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